LE SENTIER CATHARE

Aigues-Bonnes à

Labeau

 

Col sous le Serre de la Quiere

Sous Roquebrune

En descendant vers

Puilaurens

Le château de Puilaurens

Lundi 23 mai 2011

D'Aigues-Bonnes à Labeau 27 Km

Départ 7H15, dans la fraîcheur matinale, petit col puis descente schuss sur Puylaurens. L’environnement est magnifique. Le château jouit d’une lumière exceptionnelle et Arthur prend la photo. Puylaurens est un petit village très paisible. Nous franchissons la Boulzane par un petit pont et traversons la D22 pour attaquer une montée raide par un talweg humide jusqu’au parking du château, fermé à cette heure très matinale.
Nous cheminons sur une large piste plane qui décrit une large boucle à 670m d’altitude, ce qui nous permet d’apercevoir le château de Puilaurens sous différents angles. Elle s’engage à travers bois, toujours dans une platitude inquiétante, au dessus de la vallée du Magnat jusqu’à une épingle sous Fabournet où elle devient descente sous le bois de la Pinouse jusqu’à la vallée. Voici une piste qui prend à gauche à 90° à partir d’un pont au dessus d’une voie ferrée que l’on longe pendant un bon moment. Nous cheminons à l’ombre sur un chemin agréable bordé de fougères où l’on compte bon nombre d’orchis et aussi une couleuvre qui le traverse rapidement (!!!). Arthur herborise. Et voilà que la piste monte vers la Mouillère dans la forêt domaniale d’En Malo-Bac Estable d’où nous sortons pour traverser une sorte de pâture herbeuse. Nous dominons Axat avec dans le lointain le train touristique stationné en gare. Axat est déjà un gros bourg avec des rues en pente et quelques fontaines. Nombre de maisons sont fermées et semblent des résidences secondaires. L’Aude coule torrentueuse avec quelques pêcheurs à l’affût. La rivière coupe en deux cette petite agglomération. Court arrêt à l’épicerie pour faire quelques provisions devant une commerçante qui, si elle est accorte, fait une gueule pas possible avec un regard venimeux.

Axat

Arrivée à Axat

l'Aude

Passage de l'Aude

Après avoir longé un court instant la rivière, nous voici à la gare où quelques wagons et un autorail du TPCF sont à quai. Il est bientôt midi et le soleil commence à cogner dur. Alors, que croyez vous qu’il arrive ? Il faut d’abord remonter par la route sur le versant opposé puis sur un chemin caillouteux où nous suons à grosses gouttes avant de trouver un attrayant bosquet ombragé, sans doute le seul capable de nous abriter pour un indispensable mangement. Dure la reprise ! Avec cette ascension jusqu’aux prairies en altitude des Agalatières. Nous passons devant une  grande bâtisse qui semble être une bergerie et nous amorçons une descente dans le vallon jusqu’à une route goudronnée qui nous conduit à Cailla. Nous sommes anéantis par la chaleur et le miracle se produit. Une succession de lavoirs nous permet de patauger, en slip, dans l’eau fraîche. Hélas, il faut repartir. Cette euphorie nous conduit sur la mauvaise voie et Arthur peste, comme d’habitude, avant de trouver la bonne route. Celle-ci est longue et s’apparente  aux montagnes russes, avec le col du Coucut, heureusement en sous-bois, jusqu’à Marsa, une minuscule bourgade traversée par le Rebenty. Près du pont voici le robinet salvateur qui nous permet de nous désaltérer et de nous asperger copieusement.

La gare

Col aux Argalatières

Dans le lavoir de Cailla

Le gîte de Labeau

contact

 

Nous laissons alors le sentier Cathare qui va sur Quirbajou et partons par une zone où divague la rivière qu’il faut traverser à gué. Nous avançons sur une route goudronnée qui monte sous les châtaigniers. Marcher sur l’asphalte à une pareille heure avec un sac de plus de 10 Kg ressemble à la montée du Golgotha, en pire, sous un cagnard torride. Arthur sue, Marie aussi. Enfin à 656 mètres, soudain, la révélation : une sorte de hameau, plus que délabré, se présente à nos yeux incrédules (le guide du sentier cathare spécifie que le gîte est au terminus du goudron !!!). Nous pénétrons dans ce que fut jadis un hameau. Arthur s’aventure par une porte ouverte dans une maison qui semble bien délabrée et où un renard empaillé trône sur une étagère. Sommes-nous dans le cabinet du docteur Caligari ? Une voiture est stationnée dans une large cour.

La chambre nuptiale!

Vue vers Marsa

Intérieur du gîte

Un havre de paix

Arthur élève la voix et s’engage à l’opposé jusqu’à un atelier où un individu, torse nu et en short en sort prestement. C’est notre hôte. Voilà une bonne surprise surtout qu’il a mis les bières au frais et nous les propose illico. Le contact est immédiatement sympathique. L’homme de Labeau se désole d’avoir été mis à l’écart par les guides et nous dévoile la variante qui nous permettra d’échapper à Quirbajou et sa montée maléfique. Les cartes d’état-major sont sorties. Il nous propose une copie de la carte au 1/25000 afin de nous faciliter le trajet, la grande aventure pourra commencer demain aux aurores. Ce gîte simple mais confortable nous convient tout à fait et nous sommes invités à occuper la chambre nuptiale. Repas pris avec Patrice qui se montre d’une grande amabilité et d’une indéniable disponibilité. Le gigot est excellent, le vin et le muscat aussi. Quand à la tarte, elle a pris un coup de feu sérieux, mais ces instants sont si nettement cocasses et insolites que ce petit déboire est complètement occulté. Quelle excellente soirée passée à bavarder en compagnie de cet hôte insolite dont l’histoire mouvementée reste en conformité avec ses idées ! Le courant passe à merveille entre nous, vétérans de 68, devenus « anars » par la force des choses. Dans sa bouche je retiendrai ces mots : « à l’heure actuelle, pour nous « anars », il ne nous reste plus que le cynisme »
Bonne nuit les hippies !!!

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